Ces images reviennent en moi régulièrement lorsque je m'endors. Mon esprit lâche prise et ce passé ressurgit en moi teinté de mélancolie.

Images de mon adolescence, de ces instants passés à la barre, de ces heures de travail et de douleur. De ces autres filles avec moi. Premiers émoi avec elles. Lettres échangées, premières envies jetées sur le papier. Envie de découvrir nos corps féminins.  Pensions nous vraiment ce que nous écrivions? Je ne le sais pas, la sexualité s'éveillait en nous. Etant souvent ensemble cette envie de s'écrire ces choses nous étaient venues naturellement sans arrière pensée, sans perversité. Juste des adolescentes  en proie à ce flot d'hormones, avides de découvrir leurs corps sans jamais passer à l'acte. Première envie de femme qui a été stoppé net par la découverte de ces lettres. Incompréhension, réprimande, menaces. Voilà ce que mon  envie de femme avait provoqué. Je me suis tue que pouvais je faire d'autres, j'ai fait profil bas. J'ai réprimé cette envie, me persuadant que tout cela était mal, envie enfouie mais pas disparue.

Plus de dix ans plus tard ces mots résonnent encore en moi et pourtant j'ai dépassé mes tabous, mes appréhensions pour laisser éclore celle que je suis réellement. Alors suis pour autant perverse, non assurément pas. Je suis seulement à l'écoute de mes désirs, de mes envies. Pourtant tout le monde n'est pas près à entendre cela, je sais que ce que je suis réellemnt pourrai en choquer plus d'un dans mon entourage.

 C'est le décalage entre ce que j'exprime ici et ma réalité, parfois j'aurai envie de crier qui je suis mais je sais que ce n'est pas possible. Alors cette amertume profite de ma faiblesse au moment de l'endormissement pour ressurgir, je me bats pour ne pas l'écouter parce que je suis heureuse, tout simplement heureuse comme je suis. Tout simplement parce que la personne la plus importante à mes yeux comprend mes envies et pour moi c'est tout ce qui compte...